Les titres auxquels vous avez échappé
Se mettre à faire un blog, c’est un peu comme décider d’arrêter de fumer. On peut y penser longtemps avant de passer à l’action.
Tout commence un peu par hasard. On tombe sur un site en cherchant une recette sur internet. Pour moi, ça a été C’est moi qui l’ai fait, le site de Pascale. Puis j’ai cliqué sur ses liens gourmands. Dans un premier temps, ça s’est arrêté là. De fil en aiguille, je devrais dire de jour en jour, voire d’heure en heure, j’ai ajouté quantité de sites dans mes favoris, puis je me suis mise à leur rendre visite de façon presque systématique.
C’est là que l’envie de participer commence à vous titiller. Vous regardez d’abord ceux des autres, vous vous dites que décidément, non, il y en a tellement de beaux, de délirants, de techniquement parfaits, de culturellement intéressants… mais aussi des simples et bons, des inventifs tout en restant réalisables… et encore des drôles, des instructifs, des conviviaux. A quoi bon en ajouter un de plus ? Mais en même temps, à quoi bon mettre un commentaire si on n’a pas d’espace interactif ? Et puis vous avez peut-être des choses à échanger quand même… et puis… et puis… L’idée a germé, vous en êtes à chercher comment vous pourriez l’intituler, votre blog, si vous veniez à en créer un.
Au début, j’avais une idée, une seule, Le fricot d’Eliflo, parce qu’Eliflo, c’est mon pseudo et que ça sonnait bien, un peu naïvement avec fricot, et puis fricot, c’était pas déjà utilisé et ça faisait cuisine sympa, du genre à mitonner tranquillement dans une marmite. Comme c’est resté ma seule idée pendant une semaine, elle s’est un peu usée.
Tout d’un coup, les idées ont commencé à affluer. Il y a eu, dans le désordre :
Les délices du palais, en miroir avec Le palais des délices de Céline
Croq en stock, un clin d’œil au Coke en stock de Tintin, jusqu’à ce qu’une copine dans la confidence me dise que ça faisait solderie, et qu’une deuxième m’affirme que c’était une marque de croquettes pour chats
Dans le même esprit, Coq en stock, en référence au maître coq
Cric crac croque, parce que je craque pour ce qui croque
Opéra bouffe, une idée qui m’est venue un soir en sortant de la chorale
Et encore Croquant craquant, pour la raison évoquée plus haut, Sucre glace, parce qu’après tout il y avait bien Blanc d’œuf. Mais là, la même Casbahtitia qui avait découvert la marque de croquettes pour chats me fait remarquer que Sucre glace fait un tantinet précieux. Je traduis immédiatement Poupée Barbie et même avec une bonne dose d’humour décalé, je ne peux pas aller aussi loin dans la trahison de mes idéaux féministes.
A l’issue de la deuxième semaine, le projet n’est plus secret. Tout le monde préfère Le fricot d’Eliflo, sauf moi, qui ai trouvé tellement d’autres idées dans l’intervalle. Le seul hic, c’est qu’aucune ne fait l’unanimité. Et tout d’un coup, Le cru et le cuit s’impose à moi, avec ses connotations anthropologiques bien sûr, mais aussi avec le jeu de mots possible sur le cru, qui laisse de la place à une improbable rubrique œnologique qui ne serait pas tenue par moi. Et moi, une fois que j’ai les mots pour mettre sur les choses…